7.2.16

Quand s'ouvre le Carême...


Voici que mercredi s’ouvre la porte des « Cendres » qui nous mettra en marche sur le sentier du Carême, en route vers le grand feu de la grande nuit pascale.
Voici qu’il nous faut à nouveau aller résolument – quarante jours, quarante nuits – comme le firent les Hébreux au désert pendant quarante années – vers ce lieu oublié où nous avons à réapprendre la soif d’avoir soif et la faim d’avoir faim. Entendre resurgir à nos lèvres le cri du psalmiste : « Je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de Toi. »
Lorsqu’il évoque le Carême, saint Bernard ne formule qu’un vœu pour ses moines : qu’ils retrouvent « la joie du désir spirituel ». Ce désir que nous avons si souvent laissé  tarir… Mais ce serait foncer dans une impasse que de laisser s’embourber nôtre Carême dans les ornières d’une culpabilité stérile.
Saint Benoît a raison : le Carême est bien ce temps du désir où ce n’est pas la cendre de la mort qu’il nous faut porter au front, mais la joie. Joie de l’élagage, joie du dépouillement, joie du re-centrement sur la Source même de la Joie.
Dans la Bible, les chiffres ont souvent une dimension symbolique. Il faut 40 ans aux Hébreux pour atteindre la Terre promise, le Christ passe 40 jours au désert. Et il faut à peu près 40 semaines à une femme pour mettre un enfant au monde !
Oui, le Carême qui s’ouvre est un bienheureux temps de gestation où Dieu va nous porter en son cœur pour mieux nous mettre au monde !

 « Dieu, écrit le poète Patrice de la Tour du Pin, qui d’un homme assis fais lever un nomade, l’attire par l’intime en des lieux écartés et le dévêt de tout, sauf de sa nudité ».