23.12.08

Homélie pour un soir de Noël

Noël. Messe de la Nuit.

Nous voici, Frères et Sœurs, venu rejoindre, dans la nuit et le froid, cette vieille église pour faire mémoire d’un très vieil anniversaire, celui de la naissance d’un enfant venu au monde, dans des conditions obscures en Palestine, il y a plus de 2.000 ans !

Faut-il que nous soyons fou !

En quoi, en effet, la naissance de ce Jésus peut-il avoir une quelconque importance dans notre vie d’aujourd’hui ?

Tout cela n’est-il pas qu’un joyeux folklore ?

Puis-je, chers amis, vous redire, en ce soir de Noël, deux ou trois convictions.

La première, c’est que si, effectivement, nous ne faisions de Noël que la célébration d’un « anniversaire », nous ferions, à coup sûr, fausse route !

Noël n’est pas une « commémoration du souvenir », nous ne sommes pas venu ici ce soir déposer « une gerbe à l’enfant inconnu » ! Non !

Il s’agit de croire que cet enfant nous est encore à naître !

Il s’agit de croire que le Dieu de toutes les tendresses ne vient jamais du passé, mais toujours de l’avenir !

Oui la conviction que je voudrais vous faire partager ce soir - qui est la conviction, la foi de toute l’Eglise - c’est que la venue du Christ ne se conjugue jamais au passé, mais toujours au présent et au futur !

Dieu, c’est à dire l’amour absolu, vient naître encore aujourd’hui dans notre vie, pour peu que nous ne lui claquions pas la porte au nez comme l’aubergiste de l’Evangile…

Incroyable vérité de Noël : voici que le « Tout puissant », le « Créateur du ciel et de la terre » vient habiter notre fragilité humaine, voici que le « Très Haut » vient se faire « Très Bas », tout petit… Dieu qui se donne à l’homme.
Mystère incroyable d’un Dieu qui choisit librement de se faire fragile, se donner entre nos mains humaines…

Le « cœur du cœur » de la foi chrétienne, c’est que Dieu est Amour, qu’il n’est qu’amour et que chacune et chacun d’entre nous, nous sommes la « crèche » où il demande à naître !

« Dieu s’est fait homme afin que nous nous fassions Dieu », dit, avec force, un Père de l’Eglise. Or, si Dieu est amour, il s’est fait homme pour que nous nous fassions amour, à notre tour.

Aimer, notre seule véritable vocations sur cette terre ! Voici la seule vérité de Noël…

Oui, la fantastique bonne nouvelle de Noël, c’est que l’Amour vient habiter en nous.

En choisissant de se faire homme, Dieu choisit délibérément de vivre les questions de l’homme, les douleurs de l’homme, les amours et les angoisses de l’homme, les pleurs et les blessures de l’homme…

Dieu n’est pas « au-dessus » de nous, « devant nous », « contre nous », mais Dieu est désormais « avec nous ».

C’est d’ailleurs très exactement son nom, « Emmanuel », qui veut bien dire : « Dieu avec nous », désormais à chaque instant présent dans nos vies.

Voici que désormais, au cœur de toutes nos obscurités, une lueur brille.

S’ils sont tout à fait certain qu’un homme nommé Jésus est bien né il y a 2.000 ans en Palestine, les historiens ne sont pas très sûrs de la date exacte de cette naissance.

D’ailleurs, les premiers chrétiens fêtaient surtout Pâques. C’est au début de 4ème siècle que le Pape Sylvestre 1er (qui a laissé son nom à la nuit de la saint Sylvestre !) incita les chrétiens de Rome à célébrer la Nativité le 25 décembre.

On choisit alors la date d’une fête païenne pour la christianiser.

Dans certains peuples anciens de l’hémisphère Nord, la coutume était de fêter les deux solstices :

- celui de l’été, où la durée du jour commence à reculer face à la nuit.

- celui de l’hiver où, au contraire, c’est le jour qui commence à prendre le pas sur la nuit.

Merveilleux symbole pour expliquer aux croyants que le Christ est comme une aube venant éclairer notre nuit humaine…

Ce soir, Frères et Sœurs, je vous souhaite d’ouvrir votre porte à cette lumière, je vous souhaite de laisser l’Amour venir naître dans l’auberge de votre cœur. Et même si cette « auberge intérieure » n’est pas, à vos yeux, très présentable, soyez certains que Dieu a choisi d’en faire son Royaume ! C’est cela la foi chrétienne : laisser l’amour nous envahir comme le plus fabuleux des cadeaux…

La vie est courte, Frères et Sœurs, mais, malgré les blessures de toutes sortes, elle peut être belle si nous prenons le temps de laisser naître l’amour en nous et autour de nous.

Cet amour, osez vous le redire : entre mari et femme, entre parents et enfants, entre grands parents et petits enfants, entre amis, entre collègue…
Cet amour, osez le donner à celles et ceux qui en ont le plus besoin ce soir : les malades, les chômeurs, les « blessés de l’amour », les désespérés…

Noël, c’est Dieu qui est là, en nous, et qui attend que nous le mettions au monde !

Noël, c’est Dieu qui est là, en nous, et qui attend notre propre naissance à l’Amour !

Que la tendresse de Dieu qui vient naître dans votre vie soit pour vous toutes et vous tous, ce soir, source d’une grande joie…

Amen.

Meilleurs Voeux


Recevez mes voeux fraternels. Que la divine espérance vienne en vos coeurs. Que le Dieu de toute tendresse vous bénisse, vous et celles et ceux que vous aimez !

Rendez-vous sur ce blog, en 2009, dès le 5 janvier...