22.12.08

La citation du jour...

Ne te laisse pas aller à la tristesse et ne t'abandonne pas aux idées
noires. La joie du coeur, voilà la vie de l'homme, la gaîté, voilà qui prolonge
ses jours...

L'Ecclésiaste (30,21)

Préférer la paille aux paillettes !

Un joli poème que m'envoie mon amie Francine Carrillo, pasteure protestante à Genève, écrivain...


Noël 2008

Elle ne dira jamais qu'une chose,
la parole blottie dans ce regard de tout-petit
Il faudrait pour l'entendre
s'asseoir à même la terre battue
élire en soi le silence
préférer la paille aux paillettes
aller toujours vers le simple
La fête est là dans ce visage

qui nous délivre de nos masques
et nous ouvre à l'évidence

que la vie est signée d'une promesse
ce qui est à-venir est plus grand que ce qui a été
ce qui doit nous occuper n'est pas ce qui a cessé d'être

mais ce qui demande à naître
Vivre serait ainsi donné de s'attendre chaque jour

à un Autre en soi

Divine gestation...

Lorsque, dans nos agendas compulsifs, fait irruption un temps liturgiquement fort, comme l’Avent, nous sommes souvent pris au dépourvu. Comment faire entrer un peu de « verticalité » dans l’horizontalité de notre quotidien?
Soyons honnêtes : surtout dans la période qui précède la fin de l’année, nous ne savons pas toujours comment nous y prendre pour faire autre chose que ce que nos vies professionnelles, familiales, associatives, ecclésiales requièrent souvent avec force pression…
Mais s’agit-il justement de « faire » ? Sommes-nous appelés à « faire » notre Avent » comme on « ferait » un bon Carême ou une bonne retraite spirituelle ?
Notre société « moderne » élève l’efficacité au rang de religion. La valeur se juge à l’aune de l’hyperactivité. Plus nous sommes débordés et plus nous serions dans le vrai ? Si nous n’y prenons gare, cette manière de « faire » risque fort de déteindre sur notre vie spirituelle ! En « faisant » telle retraite, tels exercices spirituels, en observant scrupuleusement telle ou telle « méthode » de prière, nous serions assurées de gravir un échelon de plus et, à Noël, après quelques 25 jours d’efforts appliqués, de passer dans la classe supérieure ! Allons donc !
Il nous faut d’urgence briser ces mauvaises images : on ne fait pas l’Avent comme on « fait l’Everest » !
Marie n’a pas « fait » un enfant (détestable expression) ! Depuis l’annonce de l’ange, elle s’est laissé faire par l’Esprit. La seule action de Marie consiste à laisser Dieu grandir en elle. C’est l’enfant qu’elle porte qui, littéralement, la porte…
Et si l’Avent était une secrète invitation à nous laisser faire par l’Esprit. Non pas « faire » davantage, mais tenter « d’être » plus.
L’Avent, temps de repos, de divine gestation, pour laisser, en nos vie, grandir la part de l’Autre…